Résumé |
Le troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat du Mali (RGPH) s'est déroulé du 1er au 14 avril 1998 sur toute l'étendue du territoire national.
Les informations recueillies portent sur la répartition géographique, les caractéristiques socio-culturelles, démographiques de la population ainsi que les caractéristiques du cadre de vie des ménages.
Les informations présentées sous forme de tableaux soigneusement établis ont fait l'objet de publication en décembre 2001.
L'examen de ce tableau révèle que sur une population totale de 6.962.363 de jeunes âgés de 0 à 29 ans, (36,0% )sont considérés comme non pauvres, (43,3%) sont pauvres et (20,7%) sont très pauvres.
La comparaison par groupe d'âges montre que le groupe de 0-4 ans se compose de (34,2%) de non pauvres, (44,0%) de pauvres et (21,8%) de très pauvres.
Au niveau du groupe 5-9 ans les non pauvres, les pauvres et les très pauvres représentent respectivement 34,3%, 44,0% et 21,7%.
Pour le groupe 10-14 ans, il est composé de 37,4% de non pauvres, 42,9% de pauvres et 19,6% de très pauvres.
Quant au groupe 20-24 ans on y rencontre 37,6% de non pauvres, 42,9% de pauvres et 19,5% de très pauvres.
Enfin, la composition du groupe 25-29 ans est 36,7% de non pauvres, 42,7% de pauvres et 20,6% de très pauvres.
Au niveau du milieu urbain, sur un effectif de 1.882.505 jeunes, 1.282.933 sont non pauvres, soit 68,1%, 568.715 sont pauvres, soit 30,2% et 30.827 sont très pauvres, soit 1,6%. Autrement dit, les jeunes considérés comme très pauvres ne sont pas nombreux dans le milieu urbain. Cependant, il y a lieu de tenir compte de la méthode de détermination du degré de pauvreté qui peut cacher les réalités à l'intérieur des différents groupes.
Au niveau du milieu rural on dénombre 5.079.858 jeunes dont 1.221.133 relèvent de la catégorie des non pauvres, soit 24,0%, 2.449.508 sont des pauvres, soit 48,2% et 1.409.217 sont très pauvres soit 27,8%.
Les données fournies sur les jeunes de 0 à 29 ans montrent à suffisance que c'est le milieu rural qui regorge des populations pauvres et très pauvres.
En d'autres termes les données tendent à prouver que la pauvreté reste un phénomène qui sévi beaucoup plus dans le milieu rural. Cependant, la pauvreté urbaine est plus visible avec le déferlement des sans logis, des mendiants et des démunis de tout genre qui déambulent dans les rue des villes.
Dans la catégorie des jeunes considérés comme non pauvres, sur un effectif de 1.813.513 personnes de 6 à 29 ans ils sont 987.483 à n'avoir aucun niveau d'instruction, soit 54,5% et seulement 30,0% à atteindre le niveau fondamental 1er et 2ème cycle.
Pour les jeunes classés comme pauvres ils sont 72,6% à n'avoir aucun niveau d'instruction tandis que 16,7% d'entre eux ont atteint le niveau du fondamental. Quant au niveau secondaire et supérieur les proportions sont respectivement de 1% et 0,2%.
Au niveau de la catégorie classée comme très pauvre, les jeunes qui n'ont aucun niveau d'instruction constituent 87,0% des jeunes tandis que le niveau fondamental a été déclaré par 5,6% parmi eux. Les jeunes qui ont atteint le niveau du secondaire représentent 0,1% alors que 0,1% peuvent se prévaloir du niveau supérieur.
En rapprochant les données relatives au degré de pauvreté, il apparaît que l'analphabétisme sévit beaucoup chez les très pauvres et les pauvres comparativement aux non pauvres bien que la moitié de ces derniers n'aient fréquenté aucune école.
Au niveau de la population féminine non pauvre le taux d'activité des jeunes de 5 à 29 ans est de 25,3% et 25,0% sont occupées pour 0,3% de chômage.
En examinant la situation par groupe d'âges les taux d'activité des femmes sont les suivants : 14,9% à 5-9 ans, 22,3% à 10-14 ans, 31,0% à 14-19 ans, 30,8% à 20-24 ans et 32,6% à 25-29 ans.
En comparant l'activité des hommes et des femmes non pauvres, on constate que le taux d'activité est plus élevé chez les hommes tandis que le taux de chômage est plus faible chez les femmes. Le niveau du taux d'activité chez les femmes est sûrement influencé par la définition de l'activité qui classe comme inactive les femmes au foyer qui n'exercent pas d'activité rémunératrice en dehors des activités ménagères.
Au niveau de la population pauvre, les actifs potentiels du sexe masculin âgés de 5 à 29 ans représentent 61,7% des hommes de cette tranche d'âge et 61,3% parmi eux sont des actifs occupés pour 0,4% de chômeurs. Pour les femmes de cette catégorie pauvres le taux d'activité des jeunes de 5 à 29 ans est de 36,6% et le taux de chômage s'établit à 0,2%. En examinant la situation de l'activité par groupe d'âges les taux à 20-24 ans et 25-29 ans sont respectivement de 82,7% et 90,8% pour les hommes et 40,3% et 41,0% pour les femmes. Ces données montrent que les hommes sont deux fois plus actifs que les femmes ce qui est révélateur de la sous estimation de l'activité des femmes. Cette situation est beaucoup visible au niveau de l'inactivité qui donne un taux d'inactivité de 63,4% pour les femmes pauvres et 38,3% pour les hommes.
Au niveau de la population très pauvre, le taux d'activité des hommes âgés de 5 à 29 ans est de 44,1%. Ces données conduisent au constat que les populations très pauvres ont un taux d'activité plus élevé que chez les pauvres qui à leur tour affichent des taux plus élevés que chez les non pauvres.
Concernant le niveau du chômage le taux est de 0,19% et 0,09% respectivement pour les hommes et les femmes très pauvres tandis que ce taux est de 0,45% et 0,18% respectivement pour les hommes et les femmes de la catégorie des non pauvres. Ainsi donc le taux de chômeurs semble augmenter avec le degré de pauvreté.
En rapprochant l'activité des différentes catégories de population, les données montrent que le taux d'activité des hommes et des femmes est le plus élevé chez les très pauvres et le plus faible chez les non pauvres tandis qu'en terme d'effectifs, les non pauvres sont les plus nombreux suivis de loin par les pauvres et les très pauvres qui sont insignifiants dans le milieu urbain.
En terme d'activité, les données du milieu rural montrent que les taux d'actifs occupés des non pauvres est de 45,4%, celui des pauvres est de 54,5% tandis qu'il est de 59,2% pour les très pauvres. Il apparaît donc que les pauvres et les très pauvres semblent plus occupés que les non pauvres dans le milieu rural.
La combinaison du type d'activité et du niveau d'instruction en relation avec le degré de pauvreté montre qu'au niveau des non pauvres l'activité est plus intense chez les jeunes qui n'ont aucun niveau d'instruction. Ainsi, les actifs occupés non scolarisés jeunes de 8 à 29 ans représentent 48,3% de l'ensemble de ces jeunes tandis que les jeunes de niveau F1 et F2 ont respectivement des taux d'actifs occupés de 15,1% et 17,8%.
Tous les indicateurs d'activité montrent que les jeunes qui ne savent ni lire ni écrire une langue ou qui ne connaissent qu'une langue nationale sont plus occupés et l'écart est encore plus grand chez les très pauvres. Les données relèvent que chez les très pauvres, les actifs occupés sont plus nombreux dans le groupe d'âges 10-14 ans avec 24,8% contre 23,0% pour le groupe 15-19 ans. Cet abaissement de l'âge du maximum d'actifs occupés peut s'expliquer, en dehors d'études approfondies sur la question, par l'insuffisance de la scolarisation ou à la déperdition scolaire élevée chez cette catégorie des très pauvres.
Pour les populations pauvres, les indépendants et les aides familiaux comptent pour 28,8% et 66,7%. Les salariés permanents, les salariés temporaires et les apprentis non rémunérés représentent respectivement 0,7%, 1,3% et 0,6%. Alors que les aides familiaux sont plus nombreux dans le groupe d'âges 15-19 ans chez les non pauvres ce sommet est atteint dans le groupe d'âges 14-15 ans pour les pauvres et les très pauvres. |